Gîte de Samantha. C’est l’heure du déjeuner. A table : Doudi, Pepess, Philippe Spiteri (l’interprète de Simon), Xavier Pujade-Lauraine, le producteur. De joyeux convives, drôles et complices, réunis autour d’un vrai repas de famille ! Entre deux coups de fourchette et plusieurs éclats de rires, (tentative d’) interview croisée.
Avez-vous participé au casting des comédiens ?
Doudi : Carrément. Il était essentiel de trouver des comédiens qui adhèrent à notre univers, qui sachent délirer et aller plus loin dans les prises. Tous devaient être drôles... dans la justesse. En fait, ce sont les comédiens rencontrés lors du casting qui nous ont inspirés les personnages. Bon, malheureusement, on nous a imposé Philippe Spiteri. On n’a pas eu le choix... Souvent, il est mauvais mais, admettons-le, il est toujours prêt à refaire une prise.
Philippe : Je ne me formalise jamais de ce genre de choses.
Doudi : Philippe avait fait un bonus avec nous sur le troisième DVD - que vous avez tous vu, bien entendu - pour le "sketch de la porte" - que vous connaissez tous, évidemment. Pour la première fois, un personnage évoluait aux côtés de Sam et Chantal dans la vraie vie. On tenait notre idée pour la quotidienne.
D’autres personnages viendront-ils enrichir le casting ?
Philippe : Je fais un éléphant cet après-midi.
Doudi : Pour le moment, il existe six personnages récurrents. Sinon, il arrive aussi que les auteurs de la série créent des personnages dont nous n’avons pas forcément choisi les interprètes. S’ils nous plaisent vraiment, si l’échange est bien présent lors du tournage, alors on réfléchit évidemment à ce qu’on pourrait faire ensuite avec eux.
Pouvez-vous nous présenter sommairement chacun d’entre eux ...
Doudi : Simon, l’écrivain raté, cherche le calme dans le gîte afin de pouvoir écrire son bouquin d’Histoire. Baul est un facteur fataliste - qui ne s’étonne plus de rien - et qui ouvre toutes les lettres en espérant tomber sur celle, jamais arrivée, de la femme qu’il aime. Le maire, de son côté, n’a jamais voulu être maire. C’est un garçon émotif, indécis qui va trouver en Samantha une aide précieuse.
Xavier : Samantha agit sans réfléchir et lui réfléchit sans agir.
Doudi : Il y a aussi Annabelle, la commerciale qui est un peu la miss casse-cou de la série. Elle est toujours partante pour suivre Samantha et ses idées farfelues. Du coup, la pauvre en prend plein la figure.
Pepess : Moi, ça me soulage un peu. Il a fallu que je me lave tous les jours pendant deux ans, là, une fois par semaine suffit.
Doudi : Le prof d’équitation est pas mal non plus. Cet homme - qui prend les humains pour des animaux - ne voit pas d’un très bon œil l’arrivée de Samantha en tenue de cow-boy.
Philippe : Une Calamity Jane d’hypermarché.
Doudi : Pour finir, il y a Adémar et Gontran, nos deux chasseurs rustres. L’un tombe d’ailleurs amoureux de Chantal...
Chantal vivra-t-elle cette histoire d’amour ???
Pepess : Oh la, la, on n’en est encore qu’au coup de foudre. C’est Adémar qui flashe sur elle. Chantal ne le remarque pas tout de suite. Samantha, oui.
Xavier : Et pour elle, c’est assez grave. D’un seul coup, elle n’est plus la "number one". Au fil des épisodes, on sent que Chantal commence à être de plus en plus touchée. Dans l’idée, il était amusant de voir comment elle recevrait une preuve d’amour.
Philippe : Hum, Pepess, tu dois rosir de tendresse dans ces épisodes...
Pepess, vous n’interprétez plus que Chantal, désormais. Qu’est-ce que ça a changé pour vous ?
Pepess : Etre entouré d’autres comédiens implique un autre jeu. D’un point de vue personnel, ça me permet de me concentrer davantage sur Chantal, de creuser mon personnage.
Pourquoi Chantal a-t-elle choisi de suivre Samantha à la campagne ?
Pepess : Samantha sans Chantal, c’est comme une fleur sans parfum.
Philippe : Montaigne sans La Boétie.
Pepess : Xavier sans son Macintosh. Rio sans de Janeiro...
Après "Samantha au gîte", peut-on peut imaginer une autre "immersion" ?
Doudi : Oui, dans un club de vacances...
Pepess : Aux Bahamas.
Doudi : Oui, c’est ça : Sam hériterait de son oncle Toto un club de vacances aux Bahamas.
Xavier : Ah ! Je n’étais pas au courant ! Moi, je pense que l’action se déroulera plutôt dans une fabrique de boudins à Melun !
Continuez-vous de superviser l’écriture ?
Doudi : Oui, mais c’est surtout Xavier qui passe désormais beaucoup de temps avec les auteurs.
Philippe : Les pauvres.
Xavier : Il n’y a pas que moi. Le directeur d’écriture fait un boulot remarquable. A la base, je voulais une série humoristique ni méchante ni sarcastique, mais qui soit, finalement, très bon enfant. Et croyez-moi, si beaucoup pensent qu’écrire un épisode de Samantha est un travail facile, c’est loin d’être le cas. Le personnage a beau être burlesque, son raisonnement est assez logique, ancré dans une réalité. Et tout l’humour de la série vient justement du fait qu’à travers elle, cette réalité est vrillée. Samantha n’est pas bête, juste azimutée. Il y a dû avoir un déphasage du décodeur au moment de sa naissance...
Doudi : Pas folle, la bête... Pour revenir à l’écriture, nous sélectionnons quand même les sketches proposés. On a aussi la chance d’avoir l’équipe de montage avec nous, sur place.
Il règne dans ce gîte un vrai esprit de troupe...
Doudi : Une vraie synergie. Et puis, Philippe a derrière lui 50 ans de carrière. Du coup, il nous raconte ses histoires avec Fernandel...
Philippe : J’ai commencé en 1915 avec Naissance d’une nation, mon premier film.
Doudi : Oh oui, Philippe, raconte-nous de Gaulle... Non, c’est vrai qu’on a découvert des comédiens exceptionnels qui ont su nous apporter une nouvelle énergie.
Pepess : Tu te lassais de moi ?
Doudi : Non, je me lassais de moi !
Y aura-t-il des personnages secondaires dans votre projet de long métrage ?
Philippe : Deux chasseurs...
Doudi : On espère que les personnages de la série accepteront de participer au tournage du long métrage. Le but est aussi de repérer les comédiens avec qui on aime tourner. Bon, pour Philippe, on sent déjà une certaine lassitude du public...
Poursuivez-vous les "Nuits Samantha" ?
Philippe : Il y en a une ce soir, au bar de l’hôtel. Pepess : Oui, il nous reste encore quelques dates : Nantes, le 19 octobre ; Bruxelles, le 10 novembre ; Liège, le 11 novembre et Cambrai, le 9 décembre. La scène est un autre plaisir. Les salles rassemblent entre 800 et 2 500 personnes. Les spectateurs ont plus affaire à Doudi et Pepess, les animateurs de club : nous improvisons beaucoup selon la réaction du public, très éclectique.
Quelques petits événements dans les épisodes à venir ?
Doudi : Oui, la visite d’un inspecteur des gîtes, bientôt, un épisode très drôle ; l’anniversaire de Simon...
Philippe : Très drôle aussi.
Doudi : La venue d’une équipe de France 3 pour un reportage...
Dernière question : Samantha attend-t-elle toujours la visite de son Jean-Luc ?
Doudi : Personne, vous avez entendu, personne ne prend la place de Jean- Luc à table. Son couvert est toujours dressé, son lit toujours prêt...
Propos recueillis par Céline Boidin